Xu Na , arrêtée en juillet 2020, en même temps que 10 camarades, vient de se voir condamnée à 8 ans de prison par la Cour pénale de Beijing (Beijing Dongcheng District Court).
Xu Na était soupçonnée d’avoir diffusé des vidéos montrant le contraire de ce que prétendent les autorités chinoises à savoir que la pandémie avait fait peu de victimes en Chine grâce aux mesures de confinement strictes,
Nous avions l’espoir d’ une condamnation de « seulement » deux ans de prison, vu le manque de preuves vis-à-vis de notre amie, Xu Na. Malheureusement, cette semaine dernière, nous apprenons la sentence : 8ans !!!

De même,ses 10 camarades reçoivent des peines élevées :
Artist and poet Xu Na (53 y/o, female), sentenced to 8 years
Li Zongze (28, male), 5 years
Zheng Yujie (28, female), 5 years
Li Lixin (27, male), 5 years
Zheng Yanmei (31, female), 4 years
Deng Jingjing (29, female), 4 years
Zhang Renfei (27, female), 4 years
Liu Qiang (43, male), 4 years
Meng Qingxia (49, female), 4 years
Li Jiaxuan (28, female), 2 years
Jiao Mengjiao (31, female), 2 years
Sur les différentes condamnations subies par Xu Na depuis 2000, début de la répression du mouvement religieux Falun Gong (Falun Dafa), auquel elle appartient, cette condamnation est la plus terrible : 8 ans pour une personne qui ne veut qu’une seule chose :
VIVRE , REVER , ESPERER, CROIRE ET PARTAGER
Déjà en 2008, Xu Na s’était fait arrêtée avec son mari Yu Zhou, musicien, mort au Centre de Détention de Beijing , quelques semaines avant les Jeux Olympiques de Beijing. De nouveau cette sentence extrêmement sévère intervient deux semaines avant les Jeux Olympiques d’hiver. Il s’agit pour les autorités chinoises de faire taire toute opposition qui aurait le courage de prendre contact avec les sportifs, les
journalistes étrangers. De telles condamnations sévères peuvent évidemment dissuader quiconque exercerait son droit à la liberté d’expression.
Le gouvernement chinois s’efforce depuis longtemps de contrôler la liberté d’expression. Durant les premiers jours de la pandémie, des professionnel·le·s de santé et des journalistes professionnels et citoyens ont tenté de lancer l’alerte, dès décembre 2019. Cependant, ilels ont été prisEs pour cibles pour avoir rendu compte de la propagation d’une maladie alors inconnue. En février 2020, selon Amnesty International, 5 511 enquêtes pénales avaient été ouvertes contre des personnes ayant publié des informations sur l’épidémie pour « invention et diffusion délibérée d’informations erronées et nuisibles ». C’est ce qui est arrivé à Xu Na, surveillée depuis plusieurs années, étant militante pacifique du Falun Gong.
C’est aussi ce qui est arrivé à la journaliste citoyenne Zhang Zhan qui s’est rendue à Wuhan en février 2020 pour rendre compte de l’épidémie de COVID-19. Zhang Zhan a disparu dans la région de Wuhan en mai 2020. On a appris par la suite qu’elle avait été arrêtée par la police, inculpée d’avoir « cherché à provoquer des conflits et troublé l’ordre public » et condamnée à quatre ans de prison. (cfr la campagne de soutien d’amnesty international https://www.amnesty.org/fr/latest/campaigns/2021/11/free-the-five-olympic-campaign-for-freedom-of-expression/)
En juin 2020, Zhang Zhan a entamé une grève de la faim pour protester contre sa détention. En décembre, elle était si affaiblie qu’elle a dû assister à son procès en fauteuil roulant. Avant l’audience, les autorités l’ont soumise à une alimentation forcée et l’ont immobilisée pendant des jours d’affilée pour l’empêcher d’enlever sa sonde d’alimentation. Elles l’ont également forcée à porter des entraves aux pieds et aux mains 24 heures sur 24 pendant plus de trois mois pour la punir de sa grève de la faim. Le 31 juillet 2021, elle a été admise à l’hôpital pour malnutrition aiguë. Cependant, elle a été renvoyée en prison et continue d’observer une grève de la faim partielle, malgré les risques graves pour sa santé, qui continue de se détériorer à une vitesse très inquiétante.
Depuis son procès, les autorités refusent de la laisser parler à son avocat ou de rencontrer sa famille en personne. Elle est autorisée à les appeler au téléphone ou en visio, occasionnellement et sous surveillance. Dans un message sur Twitter daté du 30 octobre, son frère Zhang Ju a écrit : « Je ne pense pas qu’elle vive encore longtemps. Si elle ne passe pas l’hiver qui arrive, j’espère que le monde se souviendra d’elle telle qu’elle était. »
Nous devons à soutenir de quelque manière que ce soit tous ces citoyens et citoyennes chinoises qui ont le courage de parler et de dénoncer la désinformation systématique du gouvernement chinois sous prétexte de pandémie. Xu Na, comme ses 10 camarades n’ont fait qu’exercer leur droit à la liberté d’expression et celui de croire à une religion, droits pourtant reconnus dans la Constitution chinoise. La censure et les lois répressives n’empêcheront pas les populations chinoises de prendre conscience de la réalité politique, sanitaire et écologique de la Chine
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